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 2007,

Octobre 2008: Lire en Fête en Guadeloupe

Les Femmes de Lettres Néerlandophones aux Caraïbes

 La région des Caraïbes néerlandophone compte à peine un million
d'habitants.
 Le Surinam, Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, St. Eustache, St. Martin;
dans ces pays la langue officielle est le Néerlandais. La plupart des
oeuvres littéraires écrites en Néerlandais publiées dans ces régions, sont
des romans. Dans les îles beaucoup de poèmes sont écrits et édités en
Espagnol, Anglais ou Papiamentu, une des langue créoles de la région,
entourée de beaucoup d'affection. Des Antillais d'origine sociale très
diverses aiment à parler et écrire leur langue maternelle. Sonia Garmers,
originaire de Curaçao, et Diana Lebacs de Bonnaire, ont publié leurs
premiers romans en Néerlandais. Les deux auteurs s'adressent aussi bien aux
enfants qu'aux adultes. Et leurs récits contiennent un message. Un des
livres de Sonia Garmers s'intitule <Chère Reine, je vous envoie ma fille>.
Le titre est suggestif.
    Les Pays-Bas ont une maison royale; la dynastie d'Orange. Quand Mme.
Garmers se sépare de sa fille, qui va poursuivre ses études en métropole,
elle se rend compte que celle-ci aura besoin d'une figure maternelle. Voilà
l'idée malicieuse et pleine d'esprit à la base de ce livre. Mme. Garmers est
une vraie conteuse avec un grand sens de l'humour.
    Diana Lebacs, qui a aussi déjà plusieurs livres à son nom, est une des
femmes de lettres de la première heure. Ces dernières années le monde
littéraire a vu l'apparition de plusieurs auteurs nouveaux; Myra Römer,
Gisèle Ecury et Joan Leslie, qui vient d,Aruba et dont les parents étaient
originaires de la Barbade.
    Il faut peut-être rappeler ici qu'au 20-ième siècle il y avait beaucoup
d'immigrants des îles anglo- ou hispanophones qui se sont installés dans les
îles prospères de Curaçao et Aruba où les raffineries de pétrole attiraient
beaucoup de monde. Jusqu'ici ce thème a rarement été traité dans la
littérature de la région. Les femmes de lettres racontent l'esclavage, le
génocide, le colonialisme, ou des contes d'Anansie à côté de sujets plus
généraux comme l'amour, la mort ou la naissance.
    Dans son recueil de nouvelles <Ceux qui ont des bonnes intentions>,
Ellen Ombre du Surinam s'en prend à l'aide aux pays sous-développés:
         
    «Actuellement il y a en Afrique plus de blancs au travail qu'à l'époque
coloniale. La plupart sont coopérants techniques; c'est de l'assistance
sociale au niveau mondial. Ces assistants au Tiers-Monde sont tous des
propagateurs de leur foi; la foi chrétienne, la confession féministe ou
l'écologie.
    Loin de leur foyer, ils se mettent au service de l'autre, mais qu'en
est-il de leur intérêt? Les exigences de formation sont moindres et les
salaires plus élevés qu'au pays d,origine. Celui ou celle qui participe
pendant dix ans à cette folie des tropiques est assuré d'une carrière comme
consultant ou expert avec un salaire de mille dollars ou plus par jour.»

    Si le Surinam est indépendant depuis 1975, les Antilles ont encore un
lien très étroit avec les Pays-bas, même si Aruba jouit d'un statut
particulier. Dans les romans historiques de Cynthia McLeod le passé
esclavagiste est omniprésent. Un de ses récits le plus remarquable narre les
tribulations d'une femme noire très riche, appelée Elisabeth Samson, qui
avait épousé un européen et possédait des esclaves.
    Le recueil de nouvelles <Ce que nous devons taire> sorti en 2007, réunit
des histoires courtes, remarquables, écrites par des femmes de lettres
originaires des Caraïbes, comme Karin Amatmoekrim, qui avait auparavant
publié le roman <Quand Nous sommes ensembles> une histoire d'amour, qui se
déroule dans la communauté javanaise du Surinam.
    Ici je me permets une parenthèse pour rappeler qu’en 1863 après
l'abolition de l'esclavage au Surinam, les colonisateurs ont embarqués de
gré ou de force des milliers de contractants à Java en Indonésie, qui était
à l'époque encore les Indes Néerlandaises, pour les transporter au Surinam.
    La région néerlandophone ne parle évidemment pas d'une voix, ni ne
traite d'un seul thème. La diversité est aussi importante que le nombre
d'auteurs et il n'y a apparemment pas beaucoup de tabous, même les  sujets
considérés délicats, comme les relations entre les communautés hindoues et
musulmanes sont abordés. Astrid Roemer et Annette de Vries traitent des
préférences sexuelles de leurs personnages. Est-ce que ce thème,
l'homosexualité, serait d’origine néerlandaise? Il faudrait faire de la
recherche pour éclairer l'influence des différentes colonisations sur la
littérature de la région. Il est tout aussi possible que les échanges de
plus en plus importantes  entre les îles des caraïbes, comptent davantage.
Des auteurs comme Simone Schwartz-Bart, Jamaica Kincaid et Edwige Danticat
sont traduits et lus avec avidité. Est-ce que les jeunes auteurs les
considèrent comme modèles?
    Il y a encore beaucoup de travail à faire dans l'analyse de la narration
caraïbe, mais il s'avère que la langue constitue une barrière importante aux
différents groupes régionaux. La langue néerlandaise n'est pas très
accessible aux franco-, anglo- ou hispanophones. Il est donc important de
traduire énormément. Les femmes de lettres des régions néerlandophones
restent confinées dans un petit coin et n'ont de ce fait pas accès aux
lecteurs des autres régions. Les danseurs, musiciens et réalisateurs d’arts
plastiques n'ont pas ce problème, leur métier traverse allègrement les
frontières, alors que les pauvres artistes de la littérature ont les mots
attachés comme un boulet aux pieds. C'est à nous professeurs, traducteurs,
bibliothécaires, critiques,libraires et j'en oublie, de faire en sorte que
les histoires se transmettent.
    Le néerlandais est ma première langue; c'est en m'appropriant le
français que j'ai eu accès à des auteurs tels que Marie Chauvet, Yannick
Lahens, Gisèle Pineau et beaucoup d'autres. C'est un vrai plaisir de
découvrir les similitudes dans la littérature des différentes régions des
caraïbes, ainsi que les différences; celles-ci s'expliquent en partie par la
forme que prit la colonisation et par la composition de la population, comme
par exemple la présence des javanais au Surinam que je mentionnais toute à
l'heure, par la prospérité du pays et par le paysage.
    J'aimerais m'attarder un moment sur ce dernier aspect: au Surinam la
forêt tropicale occupe la majeure partie du pays, et depuis le début de la
colonisation les autochtones et les esclaves marrons s'y réfugiaient et s'y
cachaient pour fuir la violence des propriétaires de plantations. Ces
groupes ont jusqu'au jour d'aujourd'hui maintenu leur langue et leurs
traditions qui constituent pour certains auteurs une trame historique. Comme
dans la nouvelle <Peau Neuve> de Tessa Leuwsha:

 « Après un long trajet en camion sur le <tapis rouge> qui est une route pavée de bauxite, le voyage continuait en korjaal, un bateau, jusqu'à
Donnoekondre, un village au bord du fleuve Surinam. Il habitait dans une
cabane de planches couverte d'un toit en feuilles de palmier. Le premier
jour il allait se présenter au chef du village, le capitaine Lindo Donnoe.
C’était un grand homme noir dont le ventre rond était recouvert d’un tissu
noué sur une épaule et qui lui adressait la parole en une langue chantante.
Jacob ne reconnut que le mot Omuje, indiquant les femmes du village. Dans
sa main le chef tenait un parapluie ouvert, ce qui lui donnait une certaine
allure, même si le tissu en était par endroit détaché. »
    Voilà un texte qui situe l'action nettement à l'intérieur des terres du
Suriname, malgré quelques renvois à  l'Afrique de l'ouest .
    Dans les livres pour la jeunesse on retrouve souvent Anansie, l,araignée
venue de l'Afrique occidentale. L'antillaise Olga Orma a réalisé <Comment
Anansi gagnait le prix du festival de tumba>, un livre joyeux, illustré de
dessins amusants. Images et texte forment un bel ensemble, tout comme
<Grenouillette et Serpenteau>, de Marijke Mil. Un autre auteur prolifique
pour la jeunesse qu,il faut mentionner est Ismène Krishnadath du Surinam.
    Il sera clair que les femmes de lettres néerlandophones sont présentes
dans tous les domaines de la littérature. Même si actuellement la majorité
des publications sont des poèmes et surtout des nouvelles, il sort de plus
en plus de romans et de pièces de théâtre. Il n'y a par contre peu ou pas de
romans policiers ou thrillers, mais je pense qu"un roman historique est déjà
presque un récit d"anticipation .

Je vous remercie de votre attention

Lucia Nankoe 

 

2007

Donderdag 04 october 2007

LANDENBIJEENKOMST SURINAME BIJ SICA OP 4 october 2007 in Felix Meritus te Amsterdam.

Verdiepingssessies Literatuur en Erfgoed:
Lucia Nankoe op uitnodiging van het Fonds voor de Letteren.

Aan het eind van de workshop literatuur concludeerde 
 
Lucia Nankoe: (04-10-'07)
“Misschien moet nu zoetjes aan duidelijk een verschil gemaakt worden tussen Surinaamse literatuur uit Suriname en Surinaams- Nederlandse literatuur uit Nederland.”

Lees meer in: Vraaggesprek october 2007

 
 
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